(Début interview). - Chr. B. : Antipas Mbusa Nyamwisi, Bonjour !
A. Mb. N. : Bonjour !
Chr. B. Pourquoi le plan de désarmement des FDLR ne marche pas ?
A. Mb. N. : Non ce n’est pas qu’il ne marche pas ! Il est en train d’être appliqué parce que … depuis que nous en discutons. Il y a beaucoup d’initiatives qui ont été prises. Il est vrai que l’on n’a pas atteint le résultat escompté mais quelque chose a été fait !
Chr. B. : Vous deviez sensibiliser les Fdlr à un éventuel retour au Rwanda avant le 15 mars et apparemment rien n’a été fait !
A. Mb. N. : Non, beaucoup a été fait. D’autant plus que moi-même, j’ai été les voir, certains parmi eux, dans leur campement où j’ai discuté avec un peu plus de 350 hommes armés et leurs dépendants. Il est vrai que jusque là je n’ai pas encore obtenu le retour d’un nombre important et pour des raisons diverses…
Chr. B. : Alors quelles sont les raisons, justement pour lesquelles vous n’avez pas réussi à les convaincre de rentrer ?
A.Mb. N. : Je dois vous dire qu’entre temps une liste de 6997 génocidaires nous a été envoyé de Kigali par le gouvernement et cela ne nous pas aidé à les sensibiliser. C’est vrai…
Antipas Mbusa Nyamwisi : " C'est comme si nos partenaires nous disaient : nous sommes pour le statu quo ! "
Chr. B. : Cette liste de 6997 noms que Kigali vous a transmise ; est-ce qu’elle ne correspond pas, justement, au nombre des combattants Fdlr ?
A. Mb. N. : Oui, c’est le mauvais coté de l’affaire. C’était comme si nos partenaires nous disaient : « tout ce qui nous arrange, c’est le statu quo. Nous ne voulons voir personne ici ! ». Et cela a été un mauvais signal. Mais, je continue à espérer que dans le cadre de la discussion que nous allons avoir bientôt à Bujumbura d’ici le 24 et 25, nous allons trouver une solution durable pour nos populations qui souffrent.
Chr. B : Sur ce quelque 7000 combattants FDLR, combien à votre avis peuvent être considérés comme génocidaires ?
A. Mb. N : En tout cas sur les listes connues, qui ont été publiées pour donner un travail au Tribunal Pénal International, il n’y a pas plus d’une dizaine au Congo .
Chr. B : Dans les discussions avec vos interlocuteurs rwandais de ces dernières années, ils vous parlaient déjà de plusieurs génocidaires parmi les FDLR ?
A. Mb. N : Non, mais je ne pense pas qu’il faille s’attarder trop sur ça, ce qu’il faut faire, c’est de trouver un entendement commun avec nous, le rwandais et nous- mêmes et la Communauté Internationale afin d’organiser leur retour !
Chr. B : Il y a eu en 2005 à Rome des discussions sous l’égide de Saint–Egidio, les FDLR non génocidaires acceptaient de rentrer au Rwanda en échange de la promesse d’un dialogue politique, est-ce que cela reste une base à vos yeux ou pas ?
A. Mb. N : Oui, c’est pourquoi on est en contact permanent avec le père Matteo de Saint-Egidio pour voir comment on peut évaluer avec ces personnes qui sont pour la plupart en Europe, on les récupère, et je pense que cela pourrait se faire avant la fin du mois maintenant. Mais de là, nous organiserons une grande réunion à Kisangani, aussi bien avec ceux qui sont en Europe que les commandants sur le terrain pour trouver une solution.
Chr. B : Dans un premier temps Rome et dans une second temps Kisangani ?
A. Mb. N : Oui, mais tout cela dans une échéance assez brève.
Chr. B : Le problème, c'est que Kigali ne veut pas entendre parler de ces discussions de Rome.
A. Mb. N : Mais ils sont libres d’avoir une compréhension qu’ils veulent, mais nous qui souffrons de la présence de leurs frères sur notre territoire nous avons le devoir de trouver des solutions.
Chr. B : Le problème aussi est que la communauté Internationale et ses représentants à Kinshasa ne veulent pas parrainer la rencontre de Kisangani.
A. Mb. N : De toutes les façons nous devons être en mesure de poser un certain nombre d’actes nous- mêmes.
Chr. B : Et alors si le dialogue ne marche pas, est -ce que vous envisagez l’option militaire ?
A. Mb. N : Cela est envisagé dans ce plan là !
Chr. B : Pourtant jusqu’à présent toutes les offensives militaires des forces armées congolaises ont échoué !
A. Mb. N : Oui, mais il faut mettre ça sur le compte d’une désorganisation qui s’est passé dans le pays depuis bien longtemps. Mais, tôt ou tard, ça va s’arranger !
Chr. B : Mais pourquoi déployez- vous des milliers des policiers et des soldats au Bas- Congo et pourquoi ne faites- vous pas la même chose dans les Kivu ?
A. Mb. N : Mais on l’a fait dans les Kivu avant le Bas- Congo… Je pense que les Kivu reste la province la plus militarisée du Congo jusque là .
Chr. B : Vous savez que les FDLR ne sont pas très inquiets à l’idée d’une nouvelle offensive des forces armées congolaises. Ils pensent qu’elles n’ont pas les moyens de les désarmer.
A. Mb. N : Je crois qu’ils ont tort de croire qu’ils sont arrivés sur un terrain où ils resteront indéfiniment. Ils ont tort de le croire… tôt ou tard, quelqu’un devra payer !
Chr. B : Et la solution pour vous c’est plus un dialogue et qu’une offensive militaire ?
A. Mb. N : Je pense que cela est possible. Tantôt ils m’ont reçu chez eux, je suis rentré en vie alors qu’ils avaient les moyens de m’empêcher de rentrer. S’ils étaient des jusqu’au-boutistes incapables d’écouter toute voix de la raison, ils ne m’auraient pas reçu dans leurs camps et discuter avec moi et me laisser partir en vie .
Chr. B : Pensez-vous comme certains que le Rwanda maintient exprès les FDLR dans votre pays pour profiter de ce statu quo ?
A. Mb. N : Il nous arrive de le penser et de le leur signifier dans le cadre des discussions que nous avons, leur rappelant que de notre point de vue leur intérêt dans la recherche d’une solution concertée avec nous est nécessaire parce que ceux qui ont été vaincus en 1994, ils vont peser une menace au Rwanda, parce que au bout du compte, ce sont des rwandais qui finalement pensent qu’il faut renter chez eux par la force !
Chr. B : Et à l’inverse que répondez- vous à ceux qui disent que l’armée congolaise finance et arme secrètement les FDLR ?
A. Mb. N : Mais pourquoi elle dépenserait des moyens pour donner à des ennemis !
Chr. B : Mais franchement, n’y a-t-il pas eu des alliances objectives entre l’armée congolaise et les FDLR contre les dissidents de Laurent Nkunda ?
A. Mb. N : Je ne pense pas que cela soit quelque chose de réfléchi. Peut être qu’un commandant sur tel territoire a pû avoir tel type de relation, mais je ne pense pas que cela ait été une politique de l’Etat-Major, et pas du tout du Gouvernement de les avoir comme alliés parce qu’on sait que c’est la meilleure façon d’éviter Kigali sur le théâtre des combats . C’est contre-productif, ça ne nous aidera à rien. - (Fin interview).
A. Mb. N. : Oui, c’est le mauvais coté de l’affaire. C’était comme si nos partenaires nous disaient : « tout ce qui nous arrange, c’est le statu quo. Nous ne voulons voir personne ici ! ». Et cela a été un mauvais signal. Mais, je continue à espérer que dans le cadre de la discussion que nous allons avoir bientôt à Bujumbura d’ici le 24 et 25, nous allons trouver une solution durable pour nos populations qui souffrent.
Chr. B : Sur ce quelque 7000 combattants FDLR, combien à votre avis peuvent être considérés comme génocidaires ?
A. Mb. N : En tout cas sur les listes connues, qui ont été publiées pour donner un travail au Tribunal Pénal International, il n’y a pas plus d’une dizaine au Congo .
Chr. B : Dans les discussions avec vos interlocuteurs rwandais de ces dernières années, ils vous parlaient déjà de plusieurs génocidaires parmi les FDLR ?
A. Mb. N : Non, mais je ne pense pas qu’il faille s’attarder trop sur ça, ce qu’il faut faire, c’est de trouver un entendement commun avec nous, le rwandais et nous- mêmes et la Communauté Internationale afin d’organiser leur retour !
Chr. B : Il y a eu en 2005 à Rome des discussions sous l’égide de Saint–Egidio, les FDLR non génocidaires acceptaient de rentrer au Rwanda en échange de la promesse d’un dialogue politique, est-ce que cela reste une base à vos yeux ou pas ?
A. Mb. N : Oui, c’est pourquoi on est en contact permanent avec le père Matteo de Saint-Egidio pour voir comment on peut évaluer avec ces personnes qui sont pour la plupart en Europe, on les récupère, et je pense que cela pourrait se faire avant la fin du mois maintenant. Mais de là, nous organiserons une grande réunion à Kisangani, aussi bien avec ceux qui sont en Europe que les commandants sur le terrain pour trouver une solution.
Chr. B : Dans un premier temps Rome et dans une second temps Kisangani ?
A. Mb. N : Oui, mais tout cela dans une échéance assez brève.
Chr. B : Le problème, c'est que Kigali ne veut pas entendre parler de ces discussions de Rome.
A. Mb. N : Mais ils sont libres d’avoir une compréhension qu’ils veulent, mais nous qui souffrons de la présence de leurs frères sur notre territoire nous avons le devoir de trouver des solutions.
Chr. B : Le problème aussi est que la communauté Internationale et ses représentants à Kinshasa ne veulent pas parrainer la rencontre de Kisangani.
A. Mb. N : De toutes les façons nous devons être en mesure de poser un certain nombre d’actes nous- mêmes.
Chr. B : Et alors si le dialogue ne marche pas, est -ce que vous envisagez l’option militaire ?
A. Mb. N : Cela est envisagé dans ce plan là !
Chr. B : Pourtant jusqu’à présent toutes les offensives militaires des forces armées congolaises ont échoué !
A. Mb. N : Oui, mais il faut mettre ça sur le compte d’une désorganisation qui s’est passé dans le pays depuis bien longtemps. Mais, tôt ou tard, ça va s’arranger !
Chr. B : Mais pourquoi déployez- vous des milliers des policiers et des soldats au Bas- Congo et pourquoi ne faites- vous pas la même chose dans les Kivu ?
A. Mb. N : Mais on l’a fait dans les Kivu avant le Bas- Congo… Je pense que les Kivu reste la province la plus militarisée du Congo jusque là .
Chr. B : Vous savez que les FDLR ne sont pas très inquiets à l’idée d’une nouvelle offensive des forces armées congolaises. Ils pensent qu’elles n’ont pas les moyens de les désarmer.
A. Mb. N : Je crois qu’ils ont tort de croire qu’ils sont arrivés sur un terrain où ils resteront indéfiniment. Ils ont tort de le croire… tôt ou tard, quelqu’un devra payer !
Chr. B : Et la solution pour vous c’est plus un dialogue et qu’une offensive militaire ?
A. Mb. N : Je pense que cela est possible. Tantôt ils m’ont reçu chez eux, je suis rentré en vie alors qu’ils avaient les moyens de m’empêcher de rentrer. S’ils étaient des jusqu’au-boutistes incapables d’écouter toute voix de la raison, ils ne m’auraient pas reçu dans leurs camps et discuter avec moi et me laisser partir en vie .
Chr. B : Pensez-vous comme certains que le Rwanda maintient exprès les FDLR dans votre pays pour profiter de ce statu quo ?
A. Mb. N : Il nous arrive de le penser et de le leur signifier dans le cadre des discussions que nous avons, leur rappelant que de notre point de vue leur intérêt dans la recherche d’une solution concertée avec nous est nécessaire parce que ceux qui ont été vaincus en 1994, ils vont peser une menace au Rwanda, parce que au bout du compte, ce sont des rwandais qui finalement pensent qu’il faut renter chez eux par la force !
Chr. B : Et à l’inverse que répondez- vous à ceux qui disent que l’armée congolaise finance et arme secrètement les FDLR ?
A. Mb. N : Mais pourquoi elle dépenserait des moyens pour donner à des ennemis !
Chr. B : Mais franchement, n’y a-t-il pas eu des alliances objectives entre l’armée congolaise et les FDLR contre les dissidents de Laurent Nkunda ?
A. Mb. N : Je ne pense pas que cela soit quelque chose de réfléchi. Peut être qu’un commandant sur tel territoire a pû avoir tel type de relation, mais je ne pense pas que cela ait été une politique de l’Etat-Major, et pas du tout du Gouvernement de les avoir comme alliés parce qu’on sait que c’est la meilleure façon d’éviter Kigali sur le théâtre des combats . C’est contre-productif, ça ne nous aidera à rien. - (Fin interview).
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