vendredi 22 février 2008

Conférence des Ambassadeurs : allocution du Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale

Excellence Monsieur le Ministre d’Etat chargé de l’Intérieure, Sécurité et Décentralisation, Représentant personnel du Président de la République ;
Honorable Vice-Président de l’Assemblée Nationale ;
Honorable Vice-Président du Sénat ;
Honorables Députés et Sénateurs ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Distingués invités ;
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs;


C’est pour moi un honneur et un réel plaisir de vous souhaiter la bienvenue dans
cette Salle des Conférences Internationales du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Première Conférence des Ambassadeurs de la République Démocratique du Congo, placée sous le thème de la diplomatie de paix et de développement.

De prime abord, je voudrais remercier Son Excellence Monsieur Joseph KABILA KABANGE, Président de la République, pour avoir décidé la convocation et la tenue des présentes assises.
Mes remerciements s’adressent également à vous tous qui, malgré vos multiples occupations, avez répondu à notre invitation. Votre présence traduit l’intérêt que vous accordez à ce secteur de la vie nationale. Cela constitue, pour moi et pour les diplomates, un motif d’encouragement.

Excellence Monsieur le Représentant personnel du Président de la République ;
Honorables Présidents de l’Assemblée Nationale et du Sénat ;
Excellences ;
Distingués invités ;

La présente Conférence se tient dans un contexte particulier, celui d’un pays post-conflit, un pays post- électoral et dont les Institutions légitimes s’attèlent à une à une lourde tâche, celle de restaurer sur toute l’étendue du territoire national une paix durable sur toute du territoire national et d’assurer le développement et la reconstruction du pays. Cette lourde tâche est traduite dans le programme du Gouvernement qui se résume par les cinq chantiers du Chef de l’Etat. La réalisation de ces chantiers est tributaire de l’observance à tous égards des règles de la bonne gouvernance, de la saine gestion des ressources disponibles à l’intérieur du pays, et de notre capacité de mobiliser les ressources extérieures.

Permettez-moi donc de profiter de cette opportunité pour remercier tous nos partenaires bilatéraux et multilatéraux pour le soutien combien appréciable qu’ils ne cessent d’apporter à la République Démocratique du Congo dans sa recherche de la paix et dans la reconstruction nationale. Qu’ils veuillent bien trouver ici l’expression de notre profonde gratitude.

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs,

Pendant trois jours, les Ambassadeurs, les Directeurs-Chefs de Service et les Secrétaires Généraux du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale vont, après avoir suivi les interventions de quelques membres du Gouvernement et d’autres institutions publiques, vont échanger et engager des discussions en Commissions en vue de dresser un état des lieux sans complaisance et formuler des recommandations au Gouvernement pour créer des conditions susceptibles de permettre aux Missions Diplomatiques et Postes Consulaires en particulier et au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale en général, d’assurer chacun en ce qui le concerne le rôle qui lui revient dans la réalisation du programme du Gouvernement.

En clair, cet exercice devrait nous permettre de promouvoir une nécessaire révolution du bon sens dans la pratique quotidienne de nos tâches pour que l’outil diplomatique devienne un instrument au service du développement national.

Excellences ;
Honorables ;
Distingués invités ;
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs.


A ma nomination à la tête du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, j’ai fait un constat on ne peut plus amer quant à la situation humaine, financière et matérielle dans les missions diplomatiques et les postes consulaires de même qu’à la Centrale.
En effet, le marasme économique des années 80, des crises politiques des années 90, la guerre de libération et les guerres qui s’en sont suivies que d’aucuns ont appelé la première guerre mondiale africaine n’ont pas épargné l’appareil diplomatique et animateurs. L’héritage de ces deux décennies est ainsi constitué de plusieurs années de non paiement des frais des fonctionnements et des loyers des Missions, de salaires des Diplomates, de manque d’entretien du patrimoine immobilier à l’étranger suivi parfois de son aliénation, de non rapatriement des diplomates fin terme, des envois anarchiques en postes créant ainsi un effectif pléthorique caractérisé par une indiscipline déshonorant la fonction de diplomate pourtant noble, d’absence d’une politique de rotation et de mise à la retraite du personnel tant à la Centrale que dans les Missions Diplomatiques et Postes Consulaires, etc.

En dépit des efforts de prise en charge des Missions Diplomatiques et Postes Consulaires fournis par le dernier Gouvernement de transition et que nous poursuivons sous la houlette de Son Excellence Monsieur le Président de la République, la situation demeure assez inquiétante pour des raisons évidentes, à savoir :

L’irrégularité et l’insuffisance des frais de fonctionnement et des salaires des diplomates en Postes ;
La non prise en compte des arriérés accumulés des loyers des Chancelleries et résidences qui exposent les diplomates à des menaces permanentes de déguerpissement et multiplient les procès contre le pays;
La non prise en compte de salaires des engagés locaux qui aboutissent souvent à des condamnations judiciaires auxquelles nos Ambassades et Consulats Généraux font face quasi-quotidiennement;
L’accumulation des arriérés de cotisations dues aux Organisations Régionales et Internationales dont le pays est membre, le mettant ainsi dans l’incapacité de bénéficier des avantages que lui confère sa qualité d’Etat Membre, et plaçant ses délégués aux réunions dans des conditions humiliantes. Que pouvons-nous attendre des délégués qui n’ont droit ni à la parole ni à la documentation dans les Forums Internationaux, lieux pourtant privilégiés de prise de décisions sur la marche des affaires du monde ?


Le tableau est assez sombre et mérite une attention particulière du Gouvernement pour y remédier.
En ce qui me concerne, en vue d’arrêter la dégradation de la situation, j’ai décidé de ne muter aucune unité en poste avant d’y maîtriser les effectifs, d’y assainir la gestion et de dégager des ressources qui permettent d’améliorer l’image de notre pays à l’extérieur.

Excellences ;
Honorables ;
Distingués invités ;
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs
.

La tenue des présentes assises nous offre l’occasion de repenser la mise en œuvre de notre politique extérieure basée sur les principes traditionnels tels que l’ouverture sans exclusive sur le monde, la vocation africaine du pays, la politique de bon voisinage, l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, la souveraineté et l’indépendance des Etats etc.

Par ailleurs, au regard de l’évolution du monde qui se constitue peu à peu mais sûrement en un grand village sans frontières par la constitution des grands ensembles à travers l’intégration régionale et la suppression des barrières commerciales, et tenant compte des impératifs de la décentralisation qui renforce les pouvoirs des provinces à l’intérieur du pays, il est aussi temps que nous puissions reformer les structures de notre Administration.

Ainsi donc, à l’heure où plusieurs Institutions procèdent à l’organisation des états généraux, il convient, me semble-t-il, de considérer avec toute modestie, notre Conférence comme les Etats généraux de la diplomatie congolaise, cadre privilégié de réflexion sur l’avenir de notre diplomatie et de la repenser à travers les quatre Commissions qui seront mises en place à savoir :

la Commission Politique Extérieure, Diplomatie et Sécurité ;
la Commission Administrative, Budgétaire et Logistique ;
la Commission de restructuration des Missions Diplomatiques et Postes Consulaires ;
la Commission diplomatie et Congolais de l’Etranger.

Entre autres objectifs à atteindre, il faut citer :

l’assainissement de l’appareil diplomatique ;
la sensibilisation du Gouvernement et des Institutions de la République sur le rôle de la diplomatie, et ;
la nécessité de la doter des moyens appropriés,
la promotion de la gestion participative.

Sur ce, j’invite Son Excellence Monsieur le Représentant personnel Président de la République à prononcer le mot d’ouverture solennelle des travaux de la Première Conférence des Ambassadeurs.

Que Dieu bénisse nos travaux pour un nouveau rayonnement de notre pays dans le concert des nations,

Je vous remercie. -(fin de texte).-

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