jeudi 16 août 2007

Interview VOA - Porte-parole du ministère des AE RDCongo (15 août 2007)

(Texte VOA). - Le chef de la diplomatie de l’Ouganda, Sam Kutesa, a regagné son pays après une visite de 24 heures à Kinshasa; visite au cours de laquelle il a été reçu par le président Joseph Kabila. Leurs discussions ont porté sur les moyens de réduire les tensions frontalières entre les deux pays, de l’exploitation en commun des ressources pétrolières du Lac Albert. Dans un entretien avec Ferdinand Ferella, Claude Kamanga Mutond, porte-parole du ministère congolais des Affaires étrangères, a expliqué que des experts des deux pays se rencontreront vers la fin du mois, l’objectif étant de décrisper les relations entre les deux pays. Une suite de malentendus, subséquente à des accrochages entre les troupes des deux pays, est à l’origine des tensions entre les deux pays, a expliqué M. Mutond. La partie ougandaise a proposé une exploitation en commun du pétrole du Lac Albert, a-t-il dit, précisant que rien n’a encore été décidé.


(Début interview). - Ckm : Il a d’abord été décidé une rencontre entre les experts des deux pays. C’est-à-dire, une commission conjointe qui va réunir ougandais et congolais dans une des villes, soit ougandaise ou congolaise, à la fin de ce mois. Ils se rencontreront parce que : l’objectif final c’est d’arriver à décrisper - de manière un peu plus accrue – les relations entre l’Ouganda et la RDC ? Et, de voir également ce qui devrait être fait au niveau de l’exploration du pétrole qu’il y a dans le Lac Albert.

VOA : On va y revenir sur cette question de l’exploitation du pétrole mais dites nous un peu plus sur cette tension qu’il y a à la frontière, que ce qui est à la base de tout cela !

Ckm : On peut d’abord considérer que tout ce qu’il y a eu a été une suite de malentendus. Parce qu'après qu’il y ait eu des accrochages au niveau du Lac Albert, autour des exploitations pétrolifères, il y a eu accrochage entre les armées des deux pays. Cela a fait mort d’homme. Et, aujourd’hui, on voudrait considérer tout cela comme appartenant au passé. Parce que, avec cette audience que le Président de la République a accordée au Ministre ougandais des Affaires étrangères, l'on estime qu’il faut vraiment un échange entre les deux capitales pour que l’on raffermisse les relations entre les deux pays.

VOA: Donc il n’est plus question d’intervention armée comme l’avait évoqué, je crois, le ministre de la Sécurité Intérieure de l’Ouganda !

Ckm : Oui, il faut vraiment considérer que tout cela appartient désormais au passé mais il faudra que les rencontres qui se feront vers la fin de ce mois confortent tout cela et que ça soit vraiment établit que tout cela relève vraiment du passé.

VOA : vous avez dit que tout ça se déroule sur un fond de ressources pétrolière dans le Lac Albert. On a décidé je crois de les exploiter en commun !

Ckm : C’est la proposition que la partie ougandaise a faite. Il y a un fait cependant : C’est qu’il y a un certain nombre d’accords signés entre les deux pays, depuis déjà une dizaine d’années. Il sera question de déterminer le contenu de tous ces accords. C’est ce qui devra être fait lors de la prochaine commission mixte qui va réunir les experts des deux pays. Voilà ce qui est jusque là fait : Il y a une compagnie Heritage Oil - une compagnie britannique - installé en Ouganda. Elle a déjà fait des travaux exploratoires sur ce pétrole. Mais, pour que ce projet intégrateur ait un réel impact social et que l’on passe à une phase d’exploitation, l’Ouganda propose que ça se fasse avec la RDC. Rien n’est encore décidé jusque là ! Mais, il sera question d’en parler dans les jours qui viennent. Et c’est pour cette raison que ougandais et congolais envisagent de se rencontrer à la fin de ce mois.

VOA : Lors de ces discussions, est ce que la partie congolaise a évoqué les dédommagements, les réparations de plusieurs milliards de dollars qui ont été réclamées à l’Ouganda après le jugement de la Cour Internationale de Justice qui avait estimé que l’Ouganda avait enfreint la souveraineté de la RDC en intervenant militairement en 1998 ?

Ckm : La question n’a pas été vraiment abordée de cette manière là ! Mais de part et d’autre, l’on a fait remarquer qu’il y a certains points qui créaient quand même des différends entre les deux pays et qui posaient, quand même, des problèmes dans nos relations. Il est question, maintenant, de voir comment faire pour aller de l’avant. Et déjà, en dehors de tout ce qui a déjà été fait à Kinshasa, ce qui a été fait sera continué en marge de la prochaine Tripartie qui se tiendra à Kampala, lors de la commission mixte qui est prévue.

VOA : Au total Claude, est ce qu’on peut dire que le ciel s’est éclairci dans les entre la RDC et l’Ouganda avec cette visite du chef de la diplomatie ougandaise à Kinshasa

Ckm : On peut vraiment le dire. Puisque les échanges ont vraiment été francs ! Et maintenant, il faut voir comment arriver à avoir une base qui nous permettra d’avoir des relations un peu plus saines.- (Fin interview)

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