Je voudrais de prime à bord remercier Son Excellence Madame la Vice- Ministre en charge des Congolais de l’ Etranger qui a bien voulu m’ associer à cette réflexion sur les voies et moyens susceptibles d’être exploités dans l’optique de la reconstruction de notre chère patrie en cette ère de la refondation de l’ Etat.
Je voudrais également saisir cette occasion pour remercier toutes les personnalités présentes qui, malgré leurs lourdes et multiples charges , ont répondu favorablement à notre invitation.
Votre présence est un réel motif d’ encouragement aux actions que les autorités du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale entreprennent dans le cadre de la réalisation des 5 chantiers et du programme du gouvernement à travers la diplomatie de développement .
Nos remerciements s’adressent enfin aux cadres et Agents du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale et à travers eux , aux diplomates congolais en poste à l’ étranger pour les efforts qu’ ils ne cessent de déployer pour faire entendre la cause de notre pays et ce, malgré les conditions de travail difficiles.
Mesdames et Messieurs,
En nous référant au chef de la diplomatie congolaise, son Excellence Monsieur le Président de la République Joseph KABILA KABANGE, l’on se souviendra que déjà le 26 janvier 2001, dans son tout premier discours à la nation, il soulignait, s’agissant de la diplomatie, sa volonté de voir la République Démocratique du Congo jouer un rôle plus actif dans les affaires internationales et sa détermination à poursuivre l’amélioration des rapports de coopération avec nos principaux partenaires, tout en préservant notre indépendance politique .
De même, après sa brillante élection au suffrage universel direct, le Chef de l’Etat a réaffirmé dans son discours d’investiture du 6 décembre 2006, sa volonté d’inaugurer en RDC une diplomatie de développement.
En somme, la RDC est à la quête de son développement sans lequel il serait aléatoire d’espérer maintenir le cap de la paix durable étant donné que la pauvreté et l’injustice sont susceptibles de nous ramener à la case du départ.
Ainsi, tous les moyens doivent être mobilisés et toutes les pistes exploitées en vue d’entamer la reconstruction de notre chère patrie. Dans le cas d’espèce, il est question d’élaborer les stratégies en vue d’une mobilisation des ressources extérieures, financières, matérielles et humaines.
- Dans cette optique, nos compatriotes vivant à l’ étranger à l’instar de ceux des autres Etats, sont appelés à jouer un rôle primordial dans l’ édification de cette nouvelle nation tant souhaitée.
Pour aborder cette question, je me suis autorisé de la prendre sous l’ angle de la politique extérieure de notre pays, matérialisée par la Diplomatie de développement prônée par le chef de l’ Etat, Son Excellence Monsieur Joseph KABILA KABANGE.
Pour rappel, l’Ordonnance n° 07/018 du 16 Mai 2007, fixant les attributions des Ministères, le Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale a entre autres comme tâches de mobiliser et d’ attirer non seulement les investisseurs privés et publics étrangers, mais également les congolais de la diaspora ayant l’expertise et les moyens pour s’impliquer dans la reconstruction nationale.
Au regard de ces nobles ambitions , il sied de redéfinir les nouveaux contours des missions de nos Ambassadeurs, en fixant le tableau de bord de nouveau diplomate pour traduire lesdites ambitions en actes et permettre ainsi à notre pays de tirer le maximum de bénéfices politique, économique, culturel, technologique, sécuritaire et autres.
Or, il est de notoriété publique que l’Appareil diplomatique congolais est miné par des maux suivants :
des engagements souvent fantaisistes d’ un personnel ne remplissant pas les critères statutaires exigés pour accéder au corps des diplomates . - La validation des demandes de transferts d’agents sur des bases subjectives, cause essentielle de la pléthore constatée actuellement .
- des affectations en poste diplomatique d’agents et fonctionnaires ne faisant pas partie du corps des diplomates à l’exception des attachés faisant fonction de comptables, d’agents techniques, des services militaires et spécialisés.
Il en est de même des personnes n’ayant jamais travaillé à la Fonction Publique et encore moins au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale.
Ces diplomates très peu qualifiés ne sont point repris dans l’effectif du Ministère, car inconnus de la Direction des Services Généraux. - des Représentations Diplomatiques et Consulaires transformées en simple guichet de vente des passeports et autres actes de l’ Etat - civil.
- Des diplomates qui entretiennent eux- mêmes des chancelleries parallèles.
Il se constate également dans certains cas : - une mégestion caractérisée des ressources générées par la vente des actes de l’Etat - civil dans les Ambassades ;
- l’inexistence des rapports politiques et diplomatiques pour certaines Missions.
- L’absence des diplomates congolais en poste dans les rencontres avec leurs collègues.
- le non versement par les ambassades et consulats de la part des recettes revenant au trésor public congolais.
Quant à la Coopération Internationale, qui est le levier le plus important dans la politique étrangère des Etats, une meilleure organisation et gestion de cet axe s’avère indispensable et même sine qua non pour la relance politico- économique.
La République Démocratique du Congo est aussi au cœur de l’attention de la Communauté Internationale. De ce fait, la coopération semble déjà s’intensifier avec des contributions internationales dans le cadre bilatéral et multilatéral.
Cependant, il est opportun de savoir répondre à la question suivante :
- Y a –t-il une structure centrale avec la responsabilité technique et permanente de gérer les programmes et fonds de la Coopération Internationale ?
Comparativement à la politique des autres Etats en matière de coopération internationale, la RDC connaît une insuffisance organisationelle et technique dans sa gestion. Cette situation réduit l'efficacité et la visibilité indispensable dans la diplomatie congolaise.
Il y a réelement un vide organique, c'est à dire que la RDC n'est pas encore dotée d'une agence avec pour mission technique la coordination, l'évaluation des besoins internes en synergie avec les différents services publics et privés demandeurs ou bénéficiaires de l'aide ou assistance extérieure, le contrôle et le suivi de l'exécution des projets et conventions avec les partenaires et aussi l'enregistrement de tous les projets en cours d'exécution en RDC.
Mesdames et Messieurs
Pour que la diplomatie congolaise reprenne ses titres de noblesse et soit à même de rendre opérationnelle la diplomatie de développement, il sied de prendre en considération ce qui suit et de poser des actes ci-après:
- Elaborer un texte qui régit et organise le corps des diplomates précédemment créé;
- Mettre fin à l'impunité et au désordre par l'application des circulaires régissant le corps des diplomates de la République ainsi que les Ambassades et consulats généraux en particulièment de celles ayant trait à la gestion financière et administrative;
- Obliger tous les Chefs des missions de faire rapport à la centrale de leur travail tant sur le plan politique, économique, social que de coopération avec les Etats accréditaires et de leurs activités diplomatiques;
- Assainir le milieu au sein de nos Ambassades;
- Respecter les procédures administratives pour des affectations en poste;
- Etablir un mécanisme conséquent en vue du rapatriement progressif des diplomates ayant largement dépassé leur mandat;
- Organiser des stages, des cours et séminaires de formation et de perfectionnement, en vue d'une utilisation rationnelle des ressources humaines; A cet effet, l'Academie diplomatique nouvellement créée peut remplir leinement ce rôle, pour cela il faudra lui doter des moyens de sa politique;
- Lever l'option en vue d'une réelement politique d'acquisition ou de location des résidences, appartements et chancellerie pour nos représentations à l'étranger;
- Interdire formellement la vente des biens relevant du patrimoine de l'Etat sans autorisation expresse contresignée par les Ministres des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale, des Finances et des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction.
- Envoyer des missions d'inspection et de contrôle d'effectifs réels et de certification des dettes;
- Réduire les effectifs dans certaines Missions diplomatiques;
- Regrouper certaines représentations diplomatiques pour ne laisser que celles se trouvant dans les pays où nos intérêts politiques et économiques sont majeurs.
- Titulariser les cadres méritants;
- Transférer régulièrement les frais de fonctionnement et salaires;
- Cesser des commissionnements en grade diplomatique et des permutations fantaisies;
- Sur le plan des rappots avec les missions diplomatiques accréditées à Kinshasa, veiller à la stricte appliucation du principe de la réciprocité
- Organiser chaque année une rencontre diplomatique enttre le Ministre d'Etat, les Vise-Ministres, les Secrétaires Généraux, les Directeurs Chefs de service et les Chefs de Mission;
- A la centrale, organiser mensuellement des réunions d'évaluation et d'échange d'informations entre le Ministre d'Etat, ses Adjoints, les Secrétaires Géneraux et les Directeurs chefs de service;
- Imposer la tenue des réunions hebdomadaires au sein des Missions Diplomatiques et des Directions au niveau de la Centrale.
- Installer dans chaque Mission Diplomatique un point focal avec fonction des protéger et de défendre les intérêts des ressortissants congolais. Cette protection devra être entendue dans son sens le plus large car, il ne s'agit pas seulement de protéger ceux qui sont en situation régulière, mais aussi ceux qui ont des démêlés avec la Justice des pays d'accueil afin que nos ambassades deviennent des lieux de refuge les plus sûrs, les plus attractifs pour nos compatriotes et les investisseurs potentiels;
- Mettre en place une politique cohérente de coopération multilatérale basée sur le payement de nos cotisations et quote part dans les institutions internationales (ONU,UA...). ceci nous permettra de mettre en oeuvre la politique de palcement des cadres congolais comme fonctionnaire international dans les organisations internationales.
- Mettre à la disposition des diplomates les moyens tant matériels que financiers leurs permettant de faire aux obligations de leur fonction (frais de représentation, indemnité d'installation,etc.)
- Etablir des critères d'affectation des agents te fonctionnaires selon les postes diplomatiques ciblés.
- Faire signer un contrat de performance à tous les chefs de mission
Mesdames et Messieurs,
Au regard de ces considérations, cette noble et exaltante tâche confiée au Ministère des Affaires Etrangères et ses Missions Diplomatiques devra alors échoir à des personnes justifiant de connaissances solides tant de la RDC que de l'Etat dans lequel elles sont appelées à servir.
Et d'avantages, elles doivent avoir la maîtrise de toutes les normes qui réglementent les rapports entre Etats.
Une telle responsabilité ne saurait être confiée à n'importe qui. Nos Missions Diplomatiques devront être dirigées et composées par des hommes et des femmes compétents, consciencieux, patriotes et intègres.
Cependant, je tiens à préciser auprès de vous, Mesdames et Messieurs, que toute personne travaillant au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale n'est pas automatiquement investie du titre de diplomate.
Car il existe trois catégories d'agents, à savoir:
- les Diplomates
- Les agents Administratifs,
- Les agents Techniques
De ce qui précède et en vue de maximiser l'outil diplomatique, il revient à l'administration centrale d'élaborer des politiques rigoureuses en matière de recrutement et de systématiser le déroulement de la carrière dans le corps de diplomates de la République en les soumettant à des contrôles et à des recyclages permanent. C'est de cette façon que nous pouvons avoir la prétention d'être représentés conséquemment à l'étranger en ayant la certitude d'attendre de nos représentations des resultats utiles.
Il est plus que temps de rompre avec la simple diplomatie de figuration et la logique de gestionaire épicier pour entrer dans l'ère de diplomatie manager, partenaire majeur à l'effort de la reconstruction nationale.
C'est à cette tâche très difficile mais combien noble que l'actuelle équipe ministérielle des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale conduite par le Ministre d'Etat, son Excellence Monsieur Antipas Mbusa Nyamwisi, sécondés par Madame la vice-Ministre des Congolais de l'étranger, Colette Tshomba Ntundu et votre serviteur, s'atèle en ne ménageant aucun effort pour que notre diplomatie ne puisse plus être une affaire des débrouillards mais des cadres bien formés repondantaux critères rigoureux de sélection.
C'est à ce prix seulement que la diplomatie de développement, telle que voulue par le chef de l'Etat, Joseph KABILA pourrait apporter sa pierre à l'édifice de la reconstruction de notre pays, la RDC.
Je vous remercie. - (Alain Lubamba, vice ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale).- (Fin de texte).
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