mardi 27 novembre 2007

Allocution du Ministre congolais des Affaires Etrangères à Vientiane, au Laos

Monsieur le Président de la Conférence,
Monsieur le Secrétaire Général
Mesdames et Messieurs les Ministres,

Permettez-moi, tout d’abord de remercier très sincèrement le Gouvernement de la République Démocratique Populaire Lao, son Président ainsi que le Peuple du Laos pour l’accueil chaleureux dont moi-même et la délégation qui m’accompagne avons bénéficié depuis notre arrivée dans cette magnifique et paisible ville de Vientiane. L’occasion m’est offerte, par ailleurs, de transmettre les salutations du Peuple congolais au Gouvernement et au dynamique Peuple ami de Lao.

Monsieur le Président, Monsieur le Secrétaire Général, Mesdames et Messieurs les Ministres, La République Démocratique du Congo, engagée depuis bientôt un an dans la période de consolidation de la paix et de l’État de droit, ne peut manquer avant tout d’exprimer sa gratitude à l’endroit des partenaires francophones et singulièrement à l’Organisation internationale de la Francophonie pour leur engagement aux côtés des Institutions de la RDC durant tout le processus électoral.

Je suis particulièrement fier de souligner ici que l’aboutissement heureux de ce processus est véritablement l’œuvre de nous tous. En effet, c’est le résultat des efforts entrepris par le Peuple congolais avec l’appui remarquable de la Communauté internationale dont celui de la Francophonie, spécialement dans la gestion du contentieux électoral. Prenant en compte les recommandations formulées par le Sommet de Bucarest, la RDC s’est résolument employée à restituer le pouvoir au peuple à travers l’organisation des premières élections démocratiques, transparentes et crédibles depuis plus de 40 ans.


Ainsi, comme vous le savez, mon pays est actuellement dirigé par un Président de la République élu au suffrage universel direct, un Premier Ministre issu de la majorité parlementaire et un Parlement bicaméral élu par le peuple. Ceci traduit la volonté du Peuple congolais et de son Gouvernement à se conformer aux engagements pris par la RDC au titre de la Déclaration de Bamako adoptée en novembre 2000 par les Chefs de délégation des Etats et des Gouvernements des pays ayant le français en partage.

Il convient, cependant, de souligner que l’œuvre de la reconstruction nationale ne fait que commencer. Il reste également que pour parachever au niveau local le processus électoral déjà amorcé, notamment par la mise en place sur l’ensemble du territoire national des entités territoriales décentralisées, la RDC continuera à compter, une fois de plus, sur l’appui inestimable et le soutien combien précieux de tous les pays francophones.

Monsieur le Président,

Je voudrais ici rappeler que dans sa détermination à défendre et à promouvoir la langue que nous avons en partage, tout en encourageant en même temps la diversité linguistique, la RDC a consacré en son article 1er de la Constitution promulguée le 18 février 2006, le « français » comme langue officielle. Ainsi, sur toute l’étendue du territoire national, l’ensemble des soixante millions des Congolaises et Congolais est appelé à utiliser le français comme langue de travail dans l’Administration, dans l’Enseignement, dans les Institutions publiques ainsi que dans la vie internationale. Dès lors, le français demeure davantage incontournable dans la vie active du Citoyen congolais. Ceci témoigne donc de la foi de mon pays dans cette langue que nous avons en partage, socle notre coopération multilatérale francophone.

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames et Messieurs les Ministres,

Comme vous le savez, les défis post-électoraux, notamment les préoccupations sécuritaires à l’Est du Pays, l’achèvement de l’installation des institutions prévues par la nouvelle constitution visant la consolidation des acquis de la démocratie, le défi de la reconstruction et du développement du pays constituent autant de chantiers auxquels le gouvernement doit faire face pour répondre aux engagements pris vis-à-vis du peuple à l’issue des élections.

Au regard donc de l’immensité de ces défis, la République Démocratique du Congo, forte de votre confiance, sollicite de nouveau l’appui de toute la communauté francophone pour accompagner ses efforts pendant ce temps où elle rassemble toutes ses énergies en vue de gagner le pari de la reconstruction et du développement du pays. A cet effet, qu’il me soit permis de réaffirmer l’engagement du gouvernement de la République Démocratique du Congo à poursuivre sans relâche le renforcement du partenariat francophone dans cette phase décisive de relèvement du pays.

Dans ce même contexte, la RDC accordera un grand intérêt à la réalisation de différents projets énoncés dans la programmation 2008 de notre institution intergouvernementale, particulièrement à ceux relatifs aux langues, à la culture, à l’éducation, au développement local, à la consolidation de la paix et à l’enracinement de la démocratie. C’est d’ailleurs avec bonheur que nous avons accepté d’abriter le siège du festival des langues d’Afrique et d’organiser en partenariat avec l’OIF en juin 2008, sa deuxième édition sur le thème « l’état du français en milieu plurilingue » C’est aussi dans la perspective du renforcement de notre partenariat francophone que lors du Sommet de Bucarest, la République Démocratique du Congo a présenté sa candidature pour organiser le Sommet de la Francophonie à Kinshasa en 2010.

Je voudrais profiter de l’occasion qui m’est offerte pour remercier tous les Etats et Gouvernements qui ont exprimé leur marque de sympathie vis-à-vis de cette candidature. Cette question qui fera l’objet de notre grand rendez-vous de 2008, à Québec, nous laisse le temps de poursuivre nos consultations. Monsieur le Président de la conférence, Monsieur le Secrétaire Général, Mesdames, Messieurs les Ministres, Je voudrais vous dire, en somme, combien la RDC, qui reprend progressivement sa place dans les concerts des nations après une longue transition, est actuellement déterminée à jouer pleinement le rôle que la communauté francophone est en droit d’attend d’elle. C’est aussi dans cet optique que mon pays, avec son potentiel démographique des francophones et la volonté politique de son gouvernement, compte travailler pour la consolidation et le rayonnement de la Francophonie au niveau national mais également au niveau de toute la région Afrique centrale et améliorer, par ailleurs, sa participation tant humaine que financière au développement de notre édifice commun.

Monsieur le Président,

Je ne peux terminer ce propos sans réaffirmer que la RDC, qui participe avec intérêt au déroulement de ces présents travaux, s’emploiera également à mettre en pratique les résolutions et recommandations arrêtées lors cette XXIIIème Session de la Conférence ministérielle de la Francophonie.

A cet égard, nous aurons notamment à cœur de rejoindre l’ensemble des pays qui ont déjà ratifié la Convention de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles pour lequel le gouvernement de mon pays s’était déjà prononcé favorablement depuis mai 2006, attendant son adoption par notre parlement.

Que vive la Coopération et la solidarité au sein de l’espace francophone.
Et Puisse Dieu bénir l’ensemble de la communauté francophone !
Je vous remercie

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